Slideshow

Mes dernières critiques

mercredi 13 avril 2005

Le dernier mot d'un roi

Le dernier mot d'un roi
Auteur : Pierre Moustiers

Texte de présentation

Cette légende concerne la France. J'ai choisi de l'écrire au présent et de faire parler les personnages comme si la guerre de Cent ans datait d'hier. Alors, notre pays sortait de l'ombre, forçait le respect, devenait une nation. Sans heurter la vérité ni m'amuser d'elle, j'ai pris la liberté de rêver, de côtoyer un roi de France, de l'écouter et de le comprendre avec la conscience d'un citoyen du XXIe siècle. C'est le privilège du romancier de compter sur l'imagination pour ajouter une histoire à l'Histoire et pour exprime, aujourd'hui, ce qui lui tient à coeur. Pierre Moustiers.
Ce roi de France, c'est Louis XI, qui va mourir. À son chevet, au château de Forges, tous les grands du royaume sont là, et s'inquiètent de la Régence : le dauphin Charles n'a que 10 ans et il est le seul amour du Roi, sa seule faiblesse. Chétif, malingre, impressionnable, on tente de le former pour qu'il soit un jour capable de régner. Pour assurer la Régence, on pense au beau, au cynique Louis d'Orléans, l'époux de Jeanne, la fille cadette et contrefaite du Roi, mais surtout à l'aînée, Anne de Beaujeu, sage et raisonnable.
Louis XI va mettre deux ans et demi à mourir. Et ce sont ces deux années-là, où, sous le regard de Commynes et de la cour, entre crise d'apoplexie, moments d'absence ou de faiblesse extrême, il continue néanmoins de gouverner avec sagacité et félonie, comme il l'a fait tout au long sa vie, en manipulant, mentant, éliminant, trahissant par tyrannie, mais aussi dans le dessein de détruire la féodalité et sortir son pays de l'ombre. Mais, hanté par la peur de la mort et la crainte de ne plus pouvoir continuer à diriger son royaume, il se cramponne à la vie, et prononce avant son dernier soupir : "Je continue".

Prix du roman historique 2003.

Mon avis : Excellent

Dans ce roman historique, Pierre Moustiers nous fait revivre les derniers mois de la vie du roi Louis XI. Alors que la famille royale et les courtisans se réunissent autour de lui, le roi n'est pas dupe et prépare avec minutie sa succession. Parallèlement, il se remémore les temps forts de sa vie : les conflits avec son père Charles VII, sa lutte contre Charles le Téméraire...
Sur un tel sujet, on aurait pu s'attendre à un gros pavé avec plein de rebondissements, d'actions, de bagarres, de complots, et là je me suis retrouvée avec un livre de poche de moins de 200 pages entre les mains... bizarre !
À la lecture des premières pages, quelle surprise : ce roman historique est hors norme, il sort des sentiers battus. Que cela fait du bien ! Un texte finement ciselé, à la fois plein de sobriété, de finesse et d'une richesse de contenu incroyable ! En outre, la narration est rendue fluide et légère grâce à l'adoption du point de vue du roi et du récit au présent. Cela nous donne l'impression d'être à ses côtés et de recevoir ses confidences, ce qui est pour le moins atypique, d'autant plus pour un souverain souvent mal-aimé, considéré comme autoritaire, intraitable, cruel... Là, nous sommes en présence d'un homme confronté à son impuissance face à la maladie et à la vieillesse, enragé de perdre petit à petit le contrôle de lui-même mais luttant jusqu'au bout pour assurer sa succession, son dernier combat. Jusqu'au bout, on retient son souffle aux côtés du roi...

Caractéristiques techniques

Livre papier

Éditeur : Le Livre de poche
Date de parution : avril 2005
Couverture : brochée
Format : 11 cm x 18 cm
Pagination : 188 pages
ISBN : 978-2-2531-1277-8

2 commentaires:

  1. Je l'ai lu, j'ai beaucoup aimé. Louis XI est un roi qui mériterait plus d'ouvrages. On est noyé sous Louis XIV mais celui qui a inventé la poste et les routes c'est louis XI. C'est aussi lui qui a élevé l'art de la diplomatie au niveau du machiavélisme.
    Pour info il y a une biographe de ce roi de Kendall géniale. Enfin, de façon plus romancée la série de Fiora de Benzoni.

    RépondreSupprimer
  2. Très bon souvenir pour moi aussi. Comme vous, j'aimerais bien que les romanciers s'emparent davantage de souverains moins connus du grand public. Je vais aller me documenter sur la biographie que vous mentionnez. Et je note la série Fiora de Juliette Benzoni, car je signalais justement à un internaute Facebook tout à l'heure que je n'avais jamais lu de romans de Juliette Benzoni et j'ai bien l'intention de remédier à ce manque !

    RépondreSupprimer