Slideshow

Mes dernières critiques

mercredi 31 mai 2006

Attentat à Aquae Sextiae

Attentat à Aquae Sextiae
Auteur : Jean d'Aillon

Texte de présentation

Une conspiration politique sous le règne d'Auguste dans la ville d'Aix.
Il y a 2 000 ans, Aix s'appelait Colonia Julia, mais ses habitants l'appelaient Aquae Sextiae. C'est sur son marché aux esclaves, un des plus fameux de l'Empire romain, que Lucius Gallus, vétéran de l'armée du Rhin, retrouve Clodius Sertorius, son ancien bras droit.
Comment s'est-il retrouvé là ? Et pourquoi Aemilius Plautius, que certains prétendent être le fils de Cicéron, veut-il à tout prix racheter Sertorius ? C'est dans une ville en proie aux complots, aux meurtres et aux attentats politiques que Lucius Gallus, poursuivi par les sbires de Tiberius Nero, tente de déjouer la sombre machination qui se trame entre le temple de Belenus et celui de Dexiva.

Mon avis : Assez Bien

Une liste des personnages bien utile
Le roman s'ouvre sur une liste récapitulant tous les personnages, une liste bien précieuse, surtout pour ceux qui n'ont pas l'habitude des noms latins, puisqu'il y a pas moins de 38 personnages !

Une solide documentation mais pas restituée à 100 %
L'auteur a pris le parti d'expliquer les termes latins au fil du texte via des notes en bas de page : c'est plutôt une bonne idée, car la lecture est moins coupée que s'il fallait se rendre en fin d'ouvrage pour consulter un glossaire. Cependant, certains termes ne sont pas expliqués et je me mets à la place d'un non latiniste, c'est énervant. Trois exemples : page 28 : "La chaise se dirigea vers les horrea et les greniers publics de l'autre côté du forum." ; page 30 : "Il resta un moment à l'intérieur de la fraîche et silencieuse cella, contemplant avec surprise les lieux déserts." ; page 354 : "En outre des manipules de triarii et de hastati sillonnaient en permanence la palestre, le regard aux aguets." Un bon point concernant ces notes de bas de page : certaines relèvent les traces archéologiques dans la ville, ce qui permet de voir que l'auteur s'est effectivement bien documenté. Mais pourquoi ne pas être allé jusqu'au bout du raisonnement en proposant un plan de la ville à l'époque ? Car oui, l'auteur s'est documenté, mais on ne peut concrètement rien faire de ces indications sans carte.

Un récit trop souvent interrompu par des considérations historiques
Autre élément énervant : l'auteur interrompt son récit de manière artificielle par des explications un peu trop professorales compte tenu du contexte littéraire. Elles auraient été très bien en fin d'ouvrage. Un exemple en page 83 : "Il montra du doigt les nombreuses tabernae et thermopolia où l'on pouvait acheter à manger ou à boire, le haut de la rue étant consacrée essentiellement à la restauration. Les thermopolia n'étaient souvent que des comptoirs en bois dans lesquels on avait encastré de grosses jarres contenant des légumes baignant dans l'huile d'olive. Parfois, une peinture laraire au fond de la boutique montrait les dieux protecteurs du lieu en train de faire des libations." Le récit est bien mené, l'intrigue est intéressante, mais les interventions de l'auteur cassent le rythme du récit et l'intrigue : on finit par ne plus savoir où on en est et où est la vérité.

Des annexes inutiles
Toujours dans un souci de pédagogie, Jean d'Aillon propose en fin d'ouvrage une bibliographie pour les lecteurs qui souhaiteraient savoir quelle est la part de vérité dans ce roman. Mais on aurait aimé avoir d'emblée en annexe un texte relatant la situation historique, politique et économique de l'empire romain au début du Ier siècle après Jésus-Christ. Car rien ne dit que le lecteur ira piocher dans le bibliographie. Or Jean d'Aillon entremêle avec virtuosité vérité historique, hypothèses et récit, ce qui fait qu'à moins d'être spécialiste de l'époque et du lieu on a du mal à savoir ce qui est du domaine de l'imagination et ce qui est du domaine du réel. À la place, on a droit à des annexes assez indigestes et inutiles sur l'écoulement du temps, les prix, les mesures et les salaires : aucun intérêt dans le cadre de ce roman. Ah si, parlons-en de l'écoulement du temps : au lieu de donner les dates actualisées, l'auteur a pris le parti de les donner selon le mode romain. Conséquence : on est vite paumé, car on perd toute notion du temps. Pour rappel, le récit débute le 4 juillet de l'an 2 et s'achève le 17 juillet de l'an 2. Dans le cas présent, vous obtenez des marqueurs de temps du type (page 123) : "Jour avant les nones de Julius de l'an 77, le soir".

Un tableau en couverture sans rapport avec le sujet du livre
Quant à la couverture, pourquoi avoir mis un tableau "Les Licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils" (Jacques Louis David) ? Certes la tension est palpable et en lien avec le mot "attentat" présent dans le titre, mais le thème et la période traité n'ont aucune relation avec le roman ! Il aurait été plus judicieux de mettre une image davantage en adéquation avec le sujet et l'époque traitée.

Caractéristiques techniques

Livre papier

Éditeur : Le Masque
Collection : Labyrinthes
Date de parution : mai 2006
Couverture : brochée
Format : 11 cm x 18 cm
Pagination : 382 pages
ISBN : 978-2-7024-9772-2

Livre numérique

Éditeur : Le Grand Châtelet
Format : Amazon : Kindle –– Fnac : ePub

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire