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mercredi 3 juin 2015

Le lecteur de cadavres

Le lecteur de cadavres
Auteur : Antonio Garrido
Traduction : Nelly Lhermillier et Alex Lhermillier

Texte de présentation

Inspiré d'un personnage réel, Le Lecteur de cadavres nous plonge dans la Chine Impériale du XIIIe siècle et nous relate l'extraordinaire histoire de Ci Song, un jeune homme d'origine modeste sur lequel le destin semble s'acharner.
Après la mort de ses parents, l'incendie de sa maison et l'arrestation de son frère, il est contraint de fuir son village avec sa petite soeur malade. Tels deux fugitifs, ils parcourent cette Chine ancestrale : un périlleux voyage qui les conduit à Lin'an, la capitale de l'Empire où il sera l'un des fossoyeurs des "Champs de la mort". Son habileté à examiner les corps pour expliquer les causes d'un décès lui permet d'étudier, à la prestigieuse Académie Ming, la profession de lecteur de cadavres.
Grâce à ses qualités inégalables, son formidable talent et son flair surprenant, Ci Song devient l'élève le plus brillant de l'école. L'écho de ses exploits arrive aux oreilles de l'empereur, qui le convoquera pour enquêter sur une série d'assassinats qui menace la paix impériale. S'il réussit, il gagnera l'estime de l'empereur et entrera au sein du Conseil du Châtiment ; s'il échoue c'est la mort. C'est ainsi que Ci Song devint le premier médecin légiste de tous les temps...

Mon avis : Très Bien

L'histoire
À l'aube du XIIIe siècle, dans la Chine impériale des Song du Sud. Alors qu'il poursuivait ses études à Lin'an sous la protection du magistrat Feng, le jeune Cí Song, en fils obéissant, a dû quitter la capitale et suivre sa famille qui a regagné son village natal. En effet, en raison du décès du grand-père de Cí, son père, jusqu'alors secrétaire au service du juge Feng, doit y mener une période de deuil de trois ans avant de reprendre son travail de fonctionnaire.
Abandonnant donc ses études, Cí Song travaille durement dans les rizières de son brutal frère Lu chez lequel il habite avec ses parents et sa petite soeur Troisième, très malade. Mais, passionné par la médecine légale et la justice, il rêve de retourner à Lin'an passer les diplômes lui permettant de devenir juge.
C'est alors qu'une avalanche de malheurs s'abat sur lui : son frère est arrêté pour meurtre, son père et sa mère périssent dans l'incendie de leur maison, sa famille est déshonorée… Se retrouvant seul avec sa soeur, il devient rapidement la cible de deux petits potentats locaux malhonnêtes qui cherchent à l'escroquer. Bien que victime dans cette affaire, il doit fuir son village avec sa petite soeur. Traqués par la police, ils parviennent jusqu'à Lin'an, où Cí espère mener une nouvelle vie grâce à l'aide de son maître d'enseignement Feng et trouver les remèdes pour soigner Troisième. Mais impossible de retrouver Feng ; ils ne rencontrent que misère, faim et peur dans cette grande ville. Alors que Cí trouve un emploi de fossoyeur grâce à un fossoyeur escroc à ses heures, continuant ainsi son apprentissage de l'étude des corps, Troisième meurt.
Mais grâce à ses extraordinaires capacités d'observation et d'analyse des corps, Cí attire l'attention de Maître Ming qui le prend sous sa protection et le fait entrer à l'académie Ming, prestigieuse école privée préparant aux concours de la fonction publique. Informé de son talent à expliquer les causes d'un décès, l'empereur le convoque au palais impérial pour une mission périlleuse : Cí est chargé d'enquêter sur une série de meurtres particulièrement sordides qui ont eu lieu à la Cour. Des meurtres que les magistrats impériaux ne parviennent pas à élucider et qui sèment le trouble au sommet de l'État dans un contexte de paix armée avec les redoutables voisins Jin. La vie de Cí dépend de sa réussite à résoudre ces meurtres…

Un roman centré autour d'un personnage historique
Intéressé par la médecine légale, Antonio Garrido a découvert l'existence de Cí Song par le biais d'un rapport exposant le contenu d'une conférence sur les débuts historiques de la médecine légale, citant la figure de celui qui est mondialement considéré comme le précurseur et le père de cette discipline : Cí Song. Né en 1186 à Jianyang, sous-préfecture du Fujian, Cí Song a consacré sa vie à l'étude et à l'analyse légale, rejetant les anciens procédés fondés sur l'ésotérisme et la magie pour introduire de nouvelles techniques, dont certaines sont encore en vigueur de nos jours.
Persuadé qu'il tenait là le sujet de son prochain roman, la vie extraordinaire du premier médecin légiste de l'histoire, en pleine Chine médiévale, l'auteur s'est ensuite plongé dans un travail de documentation ardu. En effet, peu d'éléments de la biographie de Cí Song sont parvenus jusqu'à nous, fermant par là même la possibilité d'une trame strictement biographique. En revanche, les cinq volumes de son traité légiste, le Xi Yuan Ji Lu, publié en 1247, ont traversé les siècles. Ce traité, qui compile tout le savoir en matière de médecine légale (techniques, méthodes, instruments, préparations, protocoles et lois) ainsi que de nombreuses affaires judiciaires résolues par Cí Song, a permis à l'auteur de construire ce roman policier historique.

Un contexte historique solide
Après la découverte de ce personnage qui deviendra le héros de son roman, Antonio Garrido a rassemblé de la documentation dans les domaines politique, culturel, social, judiciaire, économique, religieux, militaire et sexuel mais aussi sur les thématiques telles que la médecine, l'éducation, l'architecture, l'alimentation, le mobilier, les vêtements, les systèmes de mesure, la monnaie, l'organisation de l'État et la bureaucratie dans la Chine médiévale de la dynastie Song.
Car ce roman nous livre une véritable fresque de la Chine des Song du Sud, à une période charnière de l'histoire de ce pays. En effet, bien que les Mongols s'apprêtent à envahir la Chine du Nord dirigée par la dynastie Jin, la dynastie Song doit toujours faire face à la pression constante des Jin qui, après avoir conquis la Chine septentrionale, menacent de poursuivre son invasion. Précisons d'ores et déjà que c'est le petit-fils de Gengis Khan, Kubilaï Khan, qui achèvera la conquête de la Chine dans la seconde moitié du XIIIe siècle.

La découverte de codes et de mentalités étrangères
En partant de cette base historique, Antonio Garrido nous livre un roman extrêmement documenté qui nous plonge directement dans les us et coutumes ainsi que dans les lois de la Chine du XIIIe siècle.
Agrémenté d'un glossaire qui explique chaque détail qui nous est étranger, ce roman se révèle une véritable mine d'informations sur la vie et les traditions des Chinois sous la dynastie des Song du Sud, ainsi que sur la naissance de la médecine légale dans un empire où le néoconfucianisme règne en maître. La société d'alors s'organise autour de règles strictes et complexes : obéissance des enfants envers leurs parents, de la femme envers son mari, des plus jeunes envers les plus âgés, prédominance des rites dans la vie au quotidien, omniprésence du châtiment corporel et de la violence… Par exemple, le néoconfucianisme interdisait à un homme de toucher le cadavre d'une femme, il condamnait l'ouverture des corps, mais il permettait l'examen de ceux qui étaient déjà ouverts, il considérait l'homosexualité comme une conduite libidineuse blâmable… C'est d'ailleurs peut-être « grâce » à cette interdiction d'ouvrir les corps que l'étude basée sur l'observation extérieure s'est développée à ce point dans ce pays et à cette époque, permettant d'accumuler nombre d'indices conduisant à établir les causes de la mort.
Vie au quotidien, mais également vie à la Cour : Antonio Garrido nous fait pénétrer, par le biais de son héros, au coeur du palais impérial et nous fait découvrir à la fois la géographie de la cité impériale (les différents bâtiments et leurs attributions), les personnages (conseiller des Châtiments, officiers, parfumeur, eunuques, concubines, etc.) et l'étiquette de la Cour (hiérarchie très forte au sommet de laquelle trône l'empereur, interdiction de contempler le Fils du Ciel sans son autorisation, etc.). Bref, une époque faite de conventions sociales et religieuses étouffantes et rigides, et de violence brutale. À cet égard, je n'ai pas pu m'empêcher de noter à quel point les filles de la famille de Cí sont considérées comme peu de choses : si les garçons portent un prénom – Lu, Cí –, les filles sont nommées Première, Deuxième, Troisième…
Mais c'est également une période caractérisée par de grandes découvertes scientifiques : boussole, poudre militaire, imprimerie aux caractères mobiles, billets de banque…
L'auteur parvient bien à restituer cet univers où la mort est omniprésente, tout comme l'administration, l'importance des rites religieux, des devoirs filiaux et de l'étiquette. Mais ceci sans se lancer dans de longues descriptions qui nuiraient au plaisir du lecteur. De même, confronté à la complexité de la langue chinoise (des langues chinoises, devrions-nous dire), l'auteur a pris l'heureux parti d'occidentaliser les noms ou d'utiliser des sobriquets révélant les qualités des personnes (coutume typique de l'époque), pour éviter les problèmes de compréhension, tant les noms peuvent être similaires.

Deux parties inégales
Le roman se compose de deux parties au rythme différent. Après un début un peu lent, le temps de mettre en place les personnages et de poser les bases de l'histoire, le roman prend de la vitesse lorsqu'il décrit la fuite de Cí et de Troisième vers Li'Nan. Et le rythme devient vraiment plus soutenu à partir du moment où Cí est chargé par l'empereur de résoudre une série de crimes commis au sein de la cité impériale. Cí évolue alors au sein d'une Cour impériale régie par un code très rigide et gangrenée par l'ambition, les petits arrangements, les complots… Pas facile de travailler dans ces conditions ! Cela rend le suspense d'autant plus haletant, car on ne sait plus à qui Cí peut faire confiance : a-t-il raison d'accorder sa confiance à untel, pourquoi est-il si méfiant avec tel autre ? Mais Cí met en application ce qu'il a appris et c'est avec un grand intérêt et beaucoup de curiosité que l'on suit les déductions qu'il tire de l'observation des corps. Un véritable profiler des temps modernes !
Mais il convient de ne pas négliger l'importance de la première partie où sont distillés pas mal d'informations et d'indices utiles pour la suite de l'histoire. Et, quoi qu'il en soit, chaque chapitre apporte son lot de rebondissements, ce qui fait qu'il est assez difficile d'arrêter sa lecture.
Antonio Garrido démontre ici de réelles qualités de conteur : ce roman, extraordinaire plongée dans la Chine médiévale, se lit à la fois comme un roman historique richement documenté et comme une enquête policière palpitante où se mêlent manipulations, faux-semblants et crimes. L'auteur a su mélanger avec soin la fiction à la réalité pour faire surgir une histoire haletante, le tout dans un style élégant mais simple, et où les descriptions ne viennent pas alourdir le récit.
Quant au dénouement, il est particulièrement bien amené et magistral ! Les premiers soupçons apparaissent dans le dernier quart du livre, mais sont-ils les bons ? Même si l'affaire est résolue à la fin du roman, le dénouement offre la possibilité d'une suite !

Un héros un peu trop naïf
Attention, le Cí Song d'Antonio Garrido est purement fictionnel : on ne connaît presque rien de la vie de ce personnage en-dehors de son oeuvre. Ici, l'auteur a imaginé sa jeunesse, son arrivée à la Cour et sa première enquête.
Certes, Cí est un personnage courageux, qui témoigne d'une volonté farouche de s'en sortir, mais qu'il est malchanceux ! L'abandon de ses études, la mort de sa famille, la maladie puis la mort de sa soeur, le déshonneur, la misère, la faim, la jalousie des élèves… tout cela provoque un sentiment d'empathie à l'égard de ce personnage.
Mais cette avalanche de malheurs rend aussi le personnage peu crédible : il parvient toujours à se sortir de situations où logiquement il aurait dû y laisser la vie. Certes, le hasard n'a rien à voir ici, mais tout de même… Et cette descente aux enfers couvre toute la première partie du livre, ce qui amplifie l'impression de lourdeur. Dès que l'on pense que le jeune homme est sorti d'affaire, paf, une nouvelle catastrophe lui tombe sur la tête. Cela en devient un peu agaçant parfois. D'autant qu'il ne se plaint jamais et reste humble… probablement le fruit de la morale néoconfucéenne ?
Et puis, contrastant avec ses fortes capacités d'observation et de déduction, Cí fait preuve d'une naïveté vraiment impressionnante. Cette dichotomie est vraiment étonnante et m'a laissée un peu perplexe… Comment peut-on être si fin dans l'observation et l'analyse des corps et faire preuve d'autant d'aveuglement avec les êtres vivants ?

Des annexes passionnantes
Ces annexes se composent d'une note de l'auteur, d'une notice biographique de Song Cí, d'un glossaire et d'une bibliographie. Ne manquent qu'une chronologie et une carte historique pour mieux appréhender l'histoire et la géographie de la Chine. Cependant, le glossaire apporte beaucoup de précisions sur les us et coutumes de la Chine médiévale, et la bibliographie, qui témoigne du sérieux de l'auteur dans sa documentation, permet au lecteur qui le souhaite d'approfondir tel ou tel sujet.
La note de l'auteur retrace la genèse de ce roman et son parcours d'écriture : comment l'idée lui est-elle venue ? Une fois le sujet défini, comment a-t-il choisi la forme littéraire ? Comment a-t-il fait pour l'écrire ? Quelles ont été ses difficultés ? Quels choix a-t-il opéré ?
Ce décorticage du travail de l'écrivain est particulièrement intéressant, surtout quand il s'attache à la définition du roman historique ! Et je ne peux pas m'empêcher de vous livre sa réflexion :

« L'un des écueils les plus importants qu'ait sans doute à affronter un écrivain qui décide d'écrire un roman se déroulant dans une époque historique, c'est d'établir la proportion de vérité et celle de fiction que va contenir un manuscrit, lequel, par conséquence, par ses caractéristiques, doit scrupuleusement respecter les données dont on dispose.
J'ai souvent assisté à des tables rondes dont le sujet de discussion consistait à définir le concept de roman historique ; au cours de ces débats plus ou moins véhéments, on finissait en général par établir le degré, la qualité et la quantité d'histoire que devait contenir un roman – qui par définition est un récit de fiction –, pour être considéré comme vraiment historique. La plupart du temps, les membres se mettaient finalement d'accord pour défendre la classification qu'en a donnée le sémiologie Umberto Eco, qui dans de nombreux articles a établi trois modalités distinctes : le roman romantique ou fantastique, dans le quel les personnages ainsi que les faits racontés et le fond historique sont absolument fictifs, mais ont une apparence de véracité (les romans du cycle arthurien de Bernard Cornwell en sont un bon exemple). Puis ce qu'Umberto Eco définit comme "ouvrages de cape et d'épée", des romans dans lesquels des personnages historiques réels se voient impliqués, grâce à l'imagination de l'auteur, dans des situations fictives qui n'ont jamais existé (nous trouverions dans cette catégorie des auteurs comme Walter Scott, Alexandre Dumas ou Léon Tolstoï). Enfin, ceux que l'auteur italien qualifie de "romans historiques proprement dits", qui utilisent des personnages fictifs dont les aventures se déroulent dans une situation historique réelle (catégorie dans laquelle entre bien sûr son célèbre roman, Le Nom de la rose). De nombreuses voix s'élèvent pour faire remarquer que cette classification omet les biographies romancées, les faux mémoires et les essais plus ou moins rigoureux.
Mon opinion personnelle est en tout cas qu'un roman historique se doit avant tout d'être un roman. Nous devons partir de l'idée qu'un roman est une fiction, c'est la seule façon de comprendre sa magie et son pouvoir de captiver. Une fois cette difficulté surmontée, la clé devrait résider dans la rigueur et l'honnêteté avec laquelle l'auteur traite les événements historiques relatés. Car il est aussi historique d'écrire un roman sur Jules César pendant la guerre des Gaules que d'en écrire un sur un esclave anonyme qui a passé sa vie à bâtir une église. Tout dépend de la rigueur. Dans le cas de César, le personnage est historique, mais cela ne garantit pas que ses actes, ses sentiments et ses pensées le soient dans notre récit. Dans le second, l'esclave n'a pas réellement existé, mais quelqu'un comme lui a sûrement existé. Et si notre personnage de fiction se comporte comme cet esclave qui a sûrement existé, alors l'épisode sera aussi vivant et réel que si nous voyagions vraiment dans le passé et pouvions le regarder.
L'obligation de l'auteur est évidemment d'écrire un roman dans lequel César pense, ressent et agit au-delà de ce que l'historiographie nous assure qu'il a pensé, senti et fait, car dans le cas contraire, plutôt que d'un roman nous parlerions d'un essai, d'une biographie ou d'un documentaire. Mais il est également de la responsabilité de l'auteur que cette fiction soit vraisemblable et conséquente avec ce que nous savons qu'il s'est passé dans la réalité. Nous ferions également une erreur si nous rejetions le roman historique qui utilise des personnages fictifs se déplaçant dans un monde réel, car ce monde et toutes les actions qui entourent le personnage tiennent aussi une grande place dans notre histoire.
En ce sens, il faut signaler que même si les grands événements sont toujours ceux dont on garde le souvenir, ce sont les petits et les quotidiens qui nous accompagnent jour après jours dans nos vies, ceux qui nous rendent heureux ou malheureux, qui nous font croire et rêver, ceux qui nous poussent à aimer, à prendre des décisions et parfois à lutter et mourir pour ce à quoi nous croyons. L'historien Jacques Le Goff fut le premier à revendiquer l'histoire des faits quotidiens : celle des foires médiévales, celle des pauvres gens qui vivaient péniblement dans les villages, celle des maladies, des châtiments et des peines ; celle de la réalité des vies des oubliés, en opposition à l'éclat et à l'écho des batailles toujours racontées par les vainqueurs.(...)
Enfin, et en guise de conclusion, je voudrais exposer une réflexion personnelle sur les genres littéraires. La tendance innée de l'être humain à classer tout ce qui l'entoure est connue de tous, et logique dans une société où l'offre dépasse souvent la demande et où l'information est si abondante que son utilité même en est rendue opaque. Il en va de même avec les genres littéraires : il y a tant de publications que les éditeurs ont besoin de savoir dans quelle collection doit entrer chaque titre ; les libraires, comment classer ces titres dans leurs vitrines ; et les lecteurs, d'une orientation qui les aide à choisir en fonction de leurs goûts.
Jusque là il n'y aurait pas de problème majeur. C'est une forme d'organisation, et l'organisation est nécessaire. Ce qui ne l'est peut-être pas vraiment, c'est l'habitude humaine d'étiqueter chaque roman de façon définitive. Nous distinguons des genres "majeurs", des genres "mineurs", des genres "supérieurs" et des genres "inférieurs", alors qu'objectivement ces étiquettes ne dépendant en aucun cas de la qualité individuelle de chaque titre. Et si je raconte cela, c'est qu'il m'est arrivé d'entendre dire, non sans un certain trouble, que le roman historique est un genre "mineur".
Chaque fois que cela m'est arrivé, je me suis demandé avec perplexité si la personne qui faisait ce commentaire parlait d'un roman concret ou, si, en réalité, elle s'était laissé emporter par un courant d'opinion. Pour illustrer cela, imaginons un instant qu'un écrivain contemporain de grand talent écrive aujourd'hui une histoire d'amour tragique entre deux jeunes gens dont les familles, les Capulet et les Montaigu, se haïraient. Se déroulant dans la Venise du XVIe siècle, Roméo et Juliette serait-il alors comme un simple roman historique et cesserait-il d'être la plus belle histoire d'amour jamais contée ?
Sincèrement, je crois que dans ce cas serait opportune la définition des genres que nous a laissée l'ineffable José Manuel Lara, président et fondateur du groupe éditorial Planeta : "Il n'existe en réalité que deux sortes de romans, les bons et les mauvais." »

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"Un jour, Iris Bleu m'a dit que Feng connaissait d'innombrables façons de mourir. Et il se peut que ce soit vrai. Peut-être existe-t-il vraiment d'infinies façons de mourir. Mais ce dont je suis sûr, c'est qu'il n'y a qu'une façon de vivre."

En conclusion
Points forts :
  • Un roman centré autour d'un personnage qui a réellement existé et dont on ne sait pas grand-chose.
  • Un sujet passionnant : la naissance de la médecine légale.
  • La Chine médiévale : un contexte historique documenté et très bien retranscrit.
  • Une description précise des us et coutumes de l'époque.
  • De riches et intéressantes annexes.

Points faibles :
  • Un début de roman un peu trop lent.
  • Un héros parfois énervant en raison de sa naïveté poussée à l'extrême.
  • Un manque de réalisme : le héros se sort de toutes les situations, même les plus désespérées.
  • L'absence d'une carte et d'une chronologie.

L'avis des blogueurs

Le Bouddha de Jade –– Chez sentinelle

Caractéristiques techniques

Livre papier

Éditeur : Le Livre de poche
Date de parution : juin 2015
Couverture : brochée
Format : 11 cm x 18 cm
Pagination : 768 pages
ISBN : 978-2-2531-8419-5

Livre numérique

Éditeur : Grasset
Format : 7switch : ePub –– Amazon : Kindle –– Decitre : ePub –– ePagine : ePub ––Feedbooks : ePub –– Fnac : ePub –– Numilog : ePub

3 commentaires:

  1. Un roman qui fait partie de ma pile à lire et que tu me donnes envie de sortir immédiatement ! Merci :)

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    1. J'espère que tu passeras un bon moment en lisant ce roman ! N'hésite pas à me faire signe si tu en écris la critique pour que je la mentionne dans la rubrique "L'avis des blogueurs" ;-)

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  2. Un livre passionnant qui donne envie de lire tout simplement.

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